Électropéra
Musique Zack Settel / Conception Pauline
Vaillancourt
Co-production Chants Libres et le Musée d’art
contemporain de Montréal
L’enfant des glaces est une
œuvre pour deux voix, bande et traitement électronique en direct. Ses deux principales applications
technologiques consistent à élargir les possibilités musicales des deux
interprètes (chanteur et comédien), en amplifiant considérablement la portée
instrumentale et le timbre de leurs voix sous contrôle de leur propre technique, et à faire ressortir les
caractéristiques musicales du texte par l’intermédiaire d’un traitement
électronique direct.
Pour ce faire, il faut combiner et synchronizer la voix avec des sons électroniques similaires. J’ai mis au point un logiciel qui
coordonne :
1. L’analyse du signal
audio en temps réel,
2. Le traitement des
signaux vocaux,
3. Une synthèse
“ complémentaire ” destinée à se fondre avec le timbre naturel des
voix et
4. Une synthèse
additive en temps réel (analyse et réécoute).
5. Une mise dans
l'espace (parmi des hautes parleurs) du son.
Des interfaces spécialisés incorporant des
detecteurs de la hauteur, d'intensité
et du spectre (des voix) sont reliés à des processeurs de traitement de signal audio, des échantillonneurs et des générateurs
de sons très maniables, pour que les chanteurs puissent directement contrôler
l’électronique, en fonction de leur technique d’interprétation
“ naturelle ”. Des
textes murmurés, parlés et chantés, ou des articulations comme les trilles, les
staccatos, les accents, les liaisons, etc. sont analysés et reconnus par
l’ordinateur. À partir de cette
analyse, différents signaux contrôlent les synthétiseurs, les échantillonneurs
et les processeurs. À part sa
fonction musicale normale, le jeux des
interprètes fournit l’interface qui permet de contrôler l’électronique. Ce qu’ils interprètent et leur manière
de l’interpréter leur assurent un contrôle étendu mais subtil (expressif) d’une
électronique basée sur leur technique vocale. L’électronique comporte des modules de production et de
traitement du son conçus pour être très sensibles à un contrôle continu; ils sont assemblés et accordés
selon les interprétations particulières des chanteurs et les signaux de
contrôle qui en résultent. Cette
approche est très comparable à la confection d’un instrument et constitue un
élément vital de l’œuvre.
Le texte parlé et chanté est modifié à l’aide d’un
logiciel d’analyse et traitement de signaux écrit en MAX/MSP (music/audio
programming language) par le compositeur. Grâce à des
configurations permettant la reconnaissance d’articulations et le traitement synthétique de signaux
complexes, différents éléments du texte (syllabes, inflexions, etc.) peuvent
être traités ou “ colorés ” de manière spécifiques. En plus de sa fonction usuelle, le
texte sert à contrôler son propre traitement électronique : par exemple,
le première syllabe “ Vic ” du mot “ Victor ” pourrait servir à déclencher une
répercussion dans le texte chanté, et la seconde “ tor ”, à
l’atténuer. Le traitement du texte
dans l’œuvre dépend de ses caractéristiques “ musicales ”
(structurelles et phonétiques) et ses tendances onomatopéiques. Grâce à l’électronique, les interprètes
peuvent en forcer l’accentuation ou en modifier le rendement et, ainsi, faire
émerger, lors de leur interprétation, des éléments noyés dans le texte.
Je remercie beaucoup Miller Puckette, promoteur de MAX
et David Zicarelli, inventeur de MSP (basé sur les extensions audio apportées
au MAX par Puckette) pour leur contribution enthousiaste à mon travail. Egalement, je remercie les developeurs à la compagnie Zeep.com, pour
leur aide et soutein dans l'integration de leur logiciel "Localizer"
pour la spatialization sonore dans cet oeuvre.
Compositeur